Merci Steven !

Roland Collin

3/21/2025

Je me souviens encore de la première fois que j’ai vu Indiana Jones et l'Arche d'Alliance. J’étais enfant, assis dans une salle obscure, les yeux écarquillés, la bouche entrouverte. Ce n’était pas juste un film. C’était une révélation. À cet instant précis, j’ai su que je voulais faire du cinéma. Et si je suis devenu réalisateur aujourd’hui, c’est en grande partie à cause ou grâce à Steven Spielberg.

Ce qui me fascine chez lui, c’est sa capacité à marier le spectaculaire et l’intime. Il a cette rare faculté de faire coexister le gigantisme d’un vaisseau spatial avec la fragilité d’un regard d’enfant. Qui d’autre peut passer de E.T. à La Liste de Schindler, de Indiana Jones à Il faut sauver le soldat Ryan, avec la même sincérité, la même maîtrise du récit, la même émotion brute ? Spielberg, c’est un conteur hors pair, un architecte du rêve, un bâtisseur d’univers. Il ne s’est jamais contenté de divertir. Ses films ont marqué l’histoire du cinéma, bien sûr, mais ils ont aussi façonné notre imaginaire collectif. Il a redéfini le blockbuster avec Les Dents de la mer, donné un visage à l’extraordinaire, rendu la science-fiction profondément humaine, et la guerre infiniment réelle. Il m’a appris que le cinéma, ce n’était pas seulement une affaire d’images — c’était une affaire d’émotion.

En tant que réalisateur, je me surprends souvent à me demander : "Comment Spielberg aurait-il abordé cette scène ?" Pas pour le copier, non — mais parce qu’il est devenu une sorte de boussole. Il m’a enseigné le pouvoir du silence, de la lumière, du rythme. Il m’a appris que le regard d’un personnage peut en dire bien plus que mille mots. Et surtout, il m’a rappelé, à chaque film, pourquoi je suis tombé amoureux de ce métier. Aujourd’hui, quand je tourne, je porte un peu de lui dans ma manière de diriger, de raconter, de rêver. Spielberg n’est pas seulement un réalisateur pour moi. Il est une inspiration vivante, une leçon de cinéma permanente, et quelque part, un compagnon de route invisible.

Parce que, dans le fond, tous ceux qui font du cinéma aujourd’hui, qu’ils l’admettent ou non, marchent dans les pas de Steven Spielberg.